mardi 24 avril 2012

Carnet 5. Laos sur la montagne, suite - 2800 km sur Tigre Bleu

Un carnet rapide:Viet Nam-Laos.
Puis Thaïlande, vers le Cambodge.
2800 ème km bientôt, depuis Hanoi. (Résumé Video en fin de récit, bas de la page)

+ 2RDV Radio en direct à ne pas louper:

Eric LANGE : "Allô la planète" Le Mouv' 21h5 Mercredi 29 février. Merci Anneka.

Philippe HEINEN : Second "Tableau d'honneur" France Bleue Lorraine Dimanche 5 mars 8h15 - Après l'interview de dimanche, Bon séjour au Viet Nam et à bientôt devant 1 chope.

Khe Shan/Chek Point Laos/Muang Phin: 125km
Muang Phin/Donghen: 120 km
Donghen/Savannaketh: 85 km

PasSage au Laos, le spectacle se poursuit
Après les quelques déboires techniques je commencerai par 1 photo prise à Savannaketh, au Laos, où j'ai effectué un "PaSage", le spectacle, dans l'école primaire franco-laotienne "SAMAKHI"; accueilli chaleureusement par la Directrice: Madame Keodouangchay KEOVONGTHONG, les rires et les applaudissements des 350 enfants résonnent encore dans la cour de récréation et dans mon coeur. La démarche a été spontanée: il n ya pas eu de blessés, pas de lourdeurs administratives, pas de "Et pourquoi?" "Et comment?" Ni le "Pourquoi du Comment" qui en France - au détriment des professeurs et des élèves - rendent les actions culturelles impossibles avant même de les avoir proposées. Ici, tout se base encore sur la confiance et aussi sur la liberté d'initiative et la responsabilité morale partagées. Ce qu'on appelait autrefois "l'échange". Merci à toute l'équipe de l'école.
Photo à gauche: Linda, voyageuse of London qui occasionnellement a proposé ses services de Couturière du Spectacle. Elle collectionne entre autre les voitures françaises récentes: Ami 6, Ami 8 et 2CV. Un grand merci, Linda.

Magie des Instants
Savannaketh/Chek Point Thailand/Ubon Ratchatani/Surin: 400km
Après Savannaketh, les contacts qui vont s'établir seront avec le Cambodge. Je pends la décision de "foncer" pour le plaisir cette fois du vélo, le paysage est plat et sec: ça s'y prête. Rien vraiment à voir, le paysage devient monotone. Je ferai une "droite" jusqu'à la frontière et traversée rapide de la Thaïlande, aucun spectacle mais des instants magiques.

"35° à l'ombre!
Quelle idée, de se mettre à l'ombre." Pierre DacJe suis trempé, je ruisselle, je dégouline, je ne m'éponge plus, je me liquéfie. Boire, bien sûr mais plus rien n'a de goût. Après 120 km entre Si Sa Ket et Surin, je trouve un "village vacances" thailandais, au milieu de nulle part. La terre est sèche, rouge parfois. La route a été longue, droite sous une chaleur de plus en plus marquée: 35° à l'ombre. Je suis aussi plat que l'ombre collée à celle de mon vélo.
Je dois réparer mon dérailleur qui est pris de soubressauts sur le troisième plateau. Je me pose dans ce "gîte d'étape", je prends une douche, lave mes vêtements: le rite habituel mais essentiel pour le lendemain. Je pourrais me morfondre mais je suis bien trop épuisé pour me laisser embarquer par la déprime du solitaire: ce n'est pas dans mon caractère. Et puis, j'ai le ventre qui geint. Autour, aucun restaurant, juste une épicerie. J'achète des oeufs, des soupes chinoises toutes faites, des yaourts au soja... Je m'installe sous le préau de la petite maison louée (350 Bath, 20 Bath=1 $). Je joue de la guitare, fatigué. Un réconfort.

Boeuf musical "franco-thaïrish"
Tout à coup, une lampe torche attire mon attention et me voici éclairé par le tenancier de l'épicerie, accompagné par son fiston. Le jeune garçon, en souriant, me montre un instrument de musique thaï, sorte de cithare au manche allongé, et se met à jouer un solo. Nous nous concertons et le voilà cette fois qui part sur une "gigue" irlandaise; je l'accompagne à la guitare, trois accords suffisent. Nous avons joué ensemble: un Boeuf "Franco Thaï -rish". Le père, le regard fier, filme l'improvisation. Peut-être m'enverra-t-il quelques images de son gamin virtuose? Je lui ai laissé ma carte de "PasSage". Le lendemain, à l'aube, j'ai repris la route.

Apsara et Tralala
Surin/Prasat/Chek Point, Cambodge/Phumi Samaraong/Phumi Thikhov/Siem Reap, en 2 étapes, 3 jours: 260km... environ.

Une route nouvellement goudronnée, des bornes fraîchement repeintes sans indications kilomètriques. Une grande et montone ligne droite aux bornes vides, épuisantes, démoralisantes. Sur la carte IGN, entre 2 points bleus, aucune distance d'indiquée. "Merde. ça finira bien un jour!"

Bien que le soleil pèse de plus en plus lourd sur mes épaules, je maintiens une vitesse de 23km/h. 35° puis 45° jusqu'au Cambodge, un arrêt toutes les heures et demi pour boire. L'eau fade ne vous rafraîchit plus et j'alterne avec tantôt une canette de Soja, tantôt avec du coca, rien à faire pour charmer le palais: les pailles ont déserté. Je roule entre 7h et 13h puis entre 15h30 et 18h. J'ai hâte d'arriver à Siem Reap pour redonner une forme à mon corps sec. Et rejouer...

Pour terminer ce Carnet 5 :

les petites astuces qui m'ont facilité la vie

En pays humide : Le sèche-cheveux
Pour sécher vos affaires, rien de tel. Soit vous en achetez un sur place, soit vous espérez que l’endroit où vous dormirez en sera équipé. Autrement, trouvez un ventilateur… ou un feu de charbon de bois.

L’extenseur modèle « J-K-Bane » (compagnon de route, fiable, souple et extensible)
A emporter donc, 1 ou 2 extenseurs longs et costauds. Une fois vos vêtements lavés (shampoing bébé) vous les enfilez le long de l’extenseur. Il suffit d’avoir repéré 2 points d’accroche pour étendre votre linge et le laisser sécher la nuit. Attention à l’humidité et la rosée. Au pire, il vous reste le porte-bagages pour déposer les affaires non sèches.
Question "coup de barres"
Je me passe des barres énergétiques commercialisées. Je mange des soupes, des pâtes, du riz, (sucres lents). Des fruits frais. Si vous loupez le chant du coq - fait statistiquement probable lorsque vous voyagez seul et que la semaine précédente, vous vous êtes coltiné du 130km/jour de moyenne sous un soleil généreux et contre un vent chaud : pensez à vous hydrater dès que vous avez la sensation de gorge sèche, généralement, c’est un appel.

Question "Coup de chauffe"
Un corps hydraté vous évitera les crampes... de mollets. Perso : je bois 1L5 toutes les heures environ. (Eau à 60%, le reste : jus de fruit, jus de soja sucré, café, thé, etc…)PS : attention à ne pas trop consommer les sucreries pré-emballées, elles vous sabotent l’estomac. Préférez les fruits frais, les gâteaux maison, etc…
A propos de repas...
Vous souvenez-vous que Pinocchio, dans l’œuvre originale de Collodi, écrase le criquet ? Mais connaissez-vous la suite ? Sans plus attendre, je vous la fais découvrir :

« A la table de Jiminy », restaurant pour voyageur
C’est très bon, comme un goût de pop corn. C’est croquant et riche en apport calorique, ces petites bêtes ; entre sauterelles caramélisées, criquets grillés et poêlés et scarabées verts saupoudrés de sucre : les couleurs sont variées dans l’assiette de dégustation. Laissez donc tomber vos préjugés insecticides et faites comme notre pantin de bois : libérez-vous enfin de votre conscience.


Gober...
Ce que vous voulez mais n'hésitez pas à gober un oeuf. C'est nourrissant. Percez-le avec la pointe d'une visse du guidon: 1 trou en haut de la coquille, 1 trou en bas, c'est percé, c'est gobé. "Qui gobe un oeuf, gobe..."

PS: Attention aux mauvaises surprises des oeufs moins frais dans les villages reculés.

Pour le prochain et dernier Carnet: Tigre Bleu se situera entre Siem Reap où je jouerai à l'Institut Français et Phnom Penh via le bateau sur le Tonlé Sap; je retrouverai l'Ami Pierre qui m'ouvre grand la porte de chez lui. Vous aurez droit à une jolie Fiche technique de Tigre Bleu, avec la liste précise de ce que j'ai emmené dans 2 sacoches de 20l pour tenir 2 mois sans souci... Merci de votre soutien de lecteurs Bloggeurs. Je pense à vous.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

salut Pyerrot,
Que d'aventure,à bientôt en Pays de Nied pour te remettre de toutes ces émotions et te retaper avec de bons p'tits plats "maison"...
Marie